Mes filleuls des Hauts-Plateaux
Par Joël Daubas, parrain dans l'association
"En 2005, j’ai découvert l’association « Les Mains Ouvertes » par hasard. J’avais été invité par une amie à découvrir le travail de l’association lors d’une présentation à la paroisse de Saint Philippe du Roule.
A l’époque, j’avais été étonné de voir la difficulté des enfants pour aller à l’école, mais aussi le travail admirable que faisaient les sœurs de Saint Paul de Chartres pour ces enfants.
Le temps a travaillé et six mois après, je me lançais dans l’aventure du parrainage. Je recevais mon dossier de parrainage au mois de juin 2006 avec la photo de ma filleule Kieu. Je recevais quelques courriers, comme tout le monde à l’association mais cela n’allait pas au-delà d’un simple échange.
En 2007, l’association organisa un voyage au Vietnam afin que les parrains et marraines puissent rencontrer leurs filleuls ou filleules. J’ai sauté sur l’occasion avec le souhait de rencontrer ma filleule mais aussi le désir de découvrir ce pays. A Cho-Don, la première rencontre avec ma filleule Kieu, tant attendue, a été émotionnellement forte pour elle comme pour moi. Pour elle, timide, qui rencontrait des occidentaux pour la première fois peut-être de sa vie ; pour moi, l’émotion de voir pour la première fois ma filleule. La Sœur de Saint Paul de Chartres qui faisait l’interprète avait du mal à la faire parler. Au bout d’un très long moment, elle a commencé à s'ouvrir. J’ai appris que grâce à mes dons, elle pouvait aller, maintenant, à l’école tous les jours. Auparavant, elle n'y allait qu'occasionnellement en fonction des ressources dont disposaient ses parents.
Ce voyage m’a apporté une autre surprise. J’ai rencontré ma future seconde filleule lors de notre visite à Buon Ma Thuot. L’école de Buon Ma Thuot est une école spécialisée pour les enfants handicapés. Thao Vy, le nom de ma seconde filleule, est sourde et muette. Lors d’un spectacle improvisé avec une de ses copines, elle m’a ébloui. J’ai demandé à la parrainer lors de cette occasion. Et voici comment a commencé ma deuxième histoire de parrainage.
En 2009, je suis retourné seul au Vietnam en ayant le souhait de rencontrer mes filleules ainsi que leurs parents. Ceux-ci étaient très contents de me rencontrer, me dire toute leur reconnaissance mais aussi, ne savaient comment me remercier pour l’aide que j'apportais à leurs enfants. Pour ma part, ces rencontres restent un moment privilégié et inoubliable. Leurs yeux et leurs gestes me témoignaient de leur reconnaissance.
Aujourd’hui, l’histoire continue avec mes deux filleules. Kieu, la petite fille qui allait à l’école quand ses parents avaient les moyens, est rentrée cette année au collège. Thao Vy, la petite fille sourde et muette, travaille très bien à l’école. Chaque année, elle est récompensée d’un diplôme. De plus, elle vient d’intégrer les cours de danse dispensés par les sœurs. Que du bonheur pour le parrain que je suis !"